Parabole du fils prodigue (Luc 15, 11 - 32) par Alexandra Domnec RETOUR |
Huile sur toile - Dimension : 116 x 81 cm (50P) - juillet 2009
Le
tableau,
semaine après semaine |
Texte
de la Bible
11
Il dit encore : « Un homme avait deux fils. 12 Le plus jeune dit
à son père : “Père, donne-moi la part de
bien qui doit me revenir.” Et le père leur partagea son
avoir. |
La scène : une famille La scène se déroule juste au moment où le père parle à son fils aîné (v.31 et 32). "31 Alors le père lui dit : “Mon enfant, toi, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. 32 Mais il fallait festoyer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et il est vivant, il était perdu et il est retrouvé.”" Celui-ci tend la main vers son père, peut-être par protestation, peut-être pour prendre la main de son père ?... En tous les cas, elle vient dans la lumière (celle de Dieu, symboliquement représenté par le soleil). Mais lui, se trouve toujours dans l'ombre (de l'arbre de la loi). Le père, lui, regarde son fils cadet. Sa deuxième main se tend vers lui. Un rayon de soleil traverse cette main, en passant par sa tête et va illuminer l'eau de la rivière en un point lumineux. Juste en ce point de lumière, se joignent le reflet du fils retrouvé (côté lumineux) et les ombres du père et du fils aîné (côté sombre). Pour le fils retrouvé, ce point dans l'eau représente son baptême "ton frère que voici était mort et il est vivant". Pour les trois personnages, ce point représente une famille réunie par l'amour et l'image d'un père qui bénit ses deux fils... Bien entendu, la parabole ne dit pas si cette famille est finalement réunie. J'ai juste représenté dans l'eau ce que le père souhaite dans la réalité et l'amour qu'il porte à ses deux fils quelqu'ils soient... |
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Le décor : c'est le printemps en Galilée !
1/ La rivière, le symbole de la vie...
2/ Les arbres, lien avec l'Ancien Testament
De
quelle façon ? "Elles sont classées selon leur parfum et
selon leur goût : le parfum signifie la connaissance de la Torah,
la science ; le bon goût du fruit a pour sens les bonnes actions,
la compassion et la générosité de coeur.
Extrait du livre "les symboles dans la Bible" par Albert Soued édition Jacques Grancher
J'ai
réparti cette végétation sur les deux rives :
à droite la connaissance, à gauche le coeur. Au bout de
la première rive, se trouve le saule, arbre de la
stérilité, précédé de l'arbre de
Judée (sous lequel se pendit Judas). C'est ma façon
personnelle de dire que sans coeur, la connaissance, la science, le
suivi des "bonnes règles" ne mènent nulle part.
3/ Les fleurs, lien avec avec notre époque et celle de demain...
Elles
ressemblent de loin à des coquelicots. Dans le langage des
fleurs, elle signifie "persévérance,
fertilité et renaissance". Et lorsqu'elle est rouge, elle
signifie : " J'ai foi en mon amour".
Dans mon tableau, l'anémone rouge vif (Anemone coronaria) représente la "grâce". Comme les coquelicots, c'est une fleur libre et sauvage qui se répend et fleurie partout. Pour moi, c'est la représentation symbolique du sang du Christ sur la croix, le signe de la grâce et de l'amour de Dieu quelque-soit la rive sur laquelle nous nous trouvons... "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne meure pas, mais qu'il ait la vie éternelle". (Jean 3, 16)
Le mot "bible" a pour origine la ville portuaire phénicienne de Gébal (Djebail), dont le nom grec est Byblos. Durant des siècles, c'est de là que le précieux papyrus d’Egypte était exporté vers le nord de la méditerranée, en particulier vers la Grèce. Si bien que les grecs finirent par appeler ces feuilles de papyrus du "byblos". Or, les premieux écrits des livres constituants l'Ancien et le Nouveau Testaments furent réalisés entre autre sur du papyrus. Après un long processus, le "ta biblia" grec signifiant "les livres" devient le mot féminin singulier latin "Biblia", soit "la Bible". Dans mon tableau, le papyrus représente la "parole" que l'on trouve dans la Bible...
Il s'agit des chérubins armés d'épées (Genèse 3, 24), gardiens, dans le sens de fidèles, du chemin de l'arbre de la vie, c'est-à-dire de la Bible. Ils ont comme outils (épée) la parole de Dieu. Et ils nous invitent à les suivrent vers elle... J'ai choisi l'Iris xiphium. L'Iris est une fleur du printemps en Israël et cette variété (espagnole) est à feuilles en glaive (éthymologie grec de xiphion : nom grec d'une plante émolliente dont les feuilles ont à-peu-près la forme d'une épée ou d'un glaive). Le temple aux 12 portes et les personnages : c'est la fête ! 1/ Le temple aux 12 portes Ce temple a symboliquement 12 portes, comme dans la "Jérusalem nouvelle" (Apocalypse 21, 9 - 27), parce qu'il y a plusieurs façons de (re)venir à Dieu. Le toit est en forme de parachute, pour donner l'idée qu'il "descend du ciel" sur les convives. Il est en forme de kiosque, lieu de fête, de musique et de convivialité. Je l'ai fait d'aspect plus ou moins transparent, car "nous sommes, nous, le temple du Dieu vivant" (2 Corinthiens 6, 16). Ce sont donc les personnes réunies, se réjouissant de cette (ré)union (de famille) et festoyant, comme pour "une noce", qui forment le temple. Pour
créer l'aspect d'une structure
légère, j'ai donc choisi de le
construire en bois plutôt qu'en pierre.
Et, j'ai opté pour du cèdre,
parce que ce bois "est lié aux trois grandes religions du
Moyen-Orient. Pour les juifs, c'est l'arbre utilisé pour la
construction de la charpente du temple de Salomon à
Jérusalem (1000 av. J.-C.), pour les chrétiens,
c'est l'arbre saint, pour l'islam, c'est le bois pur. Il est
présent dans les temples, les églises et les
mosquées." (Extrait
du site : http://erfportroyal.free.fr/paroisse/herbier/herbier.php).
A l'une des entrées du temple, il y a à disposition du pain, des fruits et des jarres de vin et d'eau. Certaines, symboliquement, ont la forme des grandes jarres qui contenaient, à Qumran, les manuscrits de la Mer morte. Remarque : Pain avec ou sans levain ? Mon
problème était de savoir si je faisais du pain
avec ou sans levain. J'ai fini par choisir du "pain avec levain"
! Cependant dans mon tableau, j'ai préféré un autre passage que j'ai trouvé dans Matthieu 13, 33.
2/ Les personnages
L'idée que je souhaitais faire passer c'est : chacun sa route, chacun son chemin... mais qui que nous soyons, nous sommes tous invités à venir à cette fête, pour faire une halte, pour réfléchir, pour nous réjouir, pour se reposer, pour reprendre espoir, pour danser, pour jouer de la musique, pour se restaurer, pour... " Pour illustrer cette idée, j'ai créé une multiplicité de routes et de personnages. J'ai donc dessiné devant nous un chemin. Si nous l'empruntons, il nous invite, soit à traverser le Jourdain par le guet (3 pierres dans l'eau) et rejoindre les convives et/ou continuer notre route (vers la montagne ou la mer), soit à cheminer sur la même rive en se dirigeant vers la droite.
- Le second, du tar, sorte de tambourain, - Le troisième, de l'arghoul, sorte de double clarinette, - Le quatrième, un rebab, sorte de vielle avec archet à 2 cordes. - Et il y en a un cinquième qui discute avec le premier et le deuxième musicien. Il a laissé son instrument, un qanun, sorte de cithare sur table, à droite du premier musicien.
Sa robe est bleue. J'ai choisi le bleu, car, à mon sens, le père est le personnage le plus proche de Dieu. Et je pense qu'il est le personnage principal et central, même si cette parabole est axé sur le fils retrouvé. Or, le bleu est la couleur de l’azur, du ciel et donc du paradis. Comme l'a écrit Wassily Kandinsky, "le bleu attire l’homme vers l’infini et éveille en lui le désir de pureté et une soif de surnaturel". Il porte une ceinture d'or et d'argent. L'or est le symbole de ce qui est divin et l'argent, celui de la grâce et de la rédemption. Elle ne se trouve pas autour des reins comme dans Jérémie 13, 1 - 11 et Matthieu 3, 4, mais autour de la poitrine en référence au passage de l'Apocalypse 1, 13 de la Bible.
Une grande écharpe de mousseline jaune finit le tout, un jaune doux, celui de la lumière et du miel (douceur)..., une mousseline pour suggérer par sa légèreté, le sentiment de liberté des hommes de foi...
Il est vêtu plutôt richement. Sa robe est verte. Une grande écharpe en taffeta de soie sauvage rouge (tissu rigide comme ce fils) s'enroule autour de lui. Le rouge évoque la passion, voire la violence, mais aussi l'action, la réalité, la force. Le vert, c'est l'espoir (d'un geste), la nature primaire. Le fils aîné est entouré du myrte. Il suit le "règlement", mais a perdu la compassion.
Il est donc excentré par rapport au tableau, mais cependant au milieu des convives qui sont réunis et affluent pour fêter son retour. Je l'ai peint regardant son père avec reconnaissance et servant le vin. Il a reçu et maintenant il donne. Sa robe de lin est blanche, le blanc de la pureté, comme celle d'un baptisé "ton frère que voici était mort et il est vivant". |
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