En écrivant l'explication du tableau que j'ai peint "Dieu avec nous" (femme hémorragique et fille de Jaïros) Luc 8, 40 - 9, 6, j'ai eu une idée se rapportant au "poisson*", le symbole graphique des chrétiens depuis le début du christianisme. A partir du repère orthonormé que j'ai élaboré pour réaliser mon tableau, je me suis amusée à schématiser le mouvement des personnages principaux en fonction de ce qu'ils partagent avec Jésus-Christ. Et, à mon grand étonnement, le résultat obtenu est un poisson. * Le poisson, en grec "ichthus" est un symbole chrétien utilisé du Ier siècle au IVe siècle. Il est devenu au XXe siècle un symbole graphique représentant un poisson formé de deux arcs de cercle, ainsi qu'un acronyme (ou un acrostiche). I comme Iesous = Jésus Ce qui peut se traduire par "Jésus-Christ est le Fils de Dieu, le Sauveur".
Pour en savoir plus :
- Lire "Quelques illustrations chrétiennes des premiers siècles" sur le site de l'Oratoire du Louvre.fr - Lire la Prédication du Pasteur Louis Pernot : "Le poisson qu'est le Christ" 1/ Le repère orthonormé
Le texte biblique (lire le texte) que j'ai peint présente 3 histoires enchevêtrées. Et le lien que nous pouvons trouver aux 3, c'est Jésus-Christ. Donc, pour illustrer l'ensemble de ce texte, j'ai pris Jésus-Christ et son chemin comme repère. Sur ma toile, j'ai symbolisé Jésus-Christ comme un repère orthonormé en mouvement (le croisement des 2 lignes bleues), un peu comme un curseur :
Enfin, j'ai découpé le reste de ma toile,
en fonction de ce repère :
A mon sens, la vie des 2 personnages principaux évoluent
en fonction de ce qu'ils partagent avec Jésus-Christ. J'ai identifié
4 temps : 1/ la mort, 2/ l'appel, 3/ la réponse et 4/ la vie.
Pour illustrer à chaque instant la perception qu'ils peuvent avoir des choses visibles et invisibles, j'ai divisé ma toile en 3 niveaux, de bas en haut (les lignes horizontales marrons) : 1/ les choses visibles (terre, terrestre, terre à terre, réalité...), 2/ l'intermédiaire, entre le visible et l'invisible et 3/ les choses invisibles (ciel, céleste, spirituel, promesse...). 2/ Le mouvement des personnages en 4 étapes
Au début de l'histoire, Jésus-Christ n'est pas présent dans la vie de la femme hémorragique et de Jaïros, le chef de synagogue. Mais il était déjà venu. L'axe de la durée (ligne bleue horizontale) existe, mais à cet instant il n'y a pas de relation.
Quel est leur mouvement ? En fait, il n'y a pas de mouvement. Je pense que les deux acteurs principaux sont dans la tourmente et pourtant, immobiles, paralysés par la fatigue et par la peur.
Jésus-Christ devient présent dans leur vie (croisement des deux lignes bleues). Ils espèrent en lui. Ils viennent à sa rencontre. Ils l'appellent et le reconnaissent comme maître.
Quel est leur mouvement ? Jésus-Christ est en marche et il les entraîne. Ils font un pas. C'est une première consolation et réconciliation avec la vie... Quand deux points sont en mouvement, cela créé
2 droites. Et ce qui les relient, c'est leur croisement. La
femme et Jaïros croisent le chemin de Jésus-Christ. Le point
bleu
Puis, confiants, ils sont entraînés par Jésus-Christ. C'est pour cette raison que les lignes continuent vers la troisième étape (la réponse) que je présente ensuite. "Jésus leur dit : Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim,..." (Jean 6, 35)
Ils écoutent, croient à la Parole et applique ce qu'elle leur dit de faire. Ce qui se traduit par leur guérison. Ils ont foi en elle. Ils voient s'accomplir en Jésus-Christ (la Parole incarnée - Jean 1, 12 - 14) ce qu'elle annonce. Cette Parole va les nourrir et les combler. La femme y puise la force et Jaïros a l'esprit éclairé. Ils sont pleinement en communion avec lui dans un instant de grâces.
Quel est leur mouvement ? Ils font un deuxième pas. C'est une deuxième consolation et réconciliation avec la vie... Le cheminement des 2 personnages continuent. Ils font
une nouvelle découverte, cette fois en Jésus-Christ. Les
2 points bleus
Puis, recentrés sur l'essentiel de la vie, Jésus-Christ les libère dans le monde, à leur place. C'est pour cette raison que les lignes continuent vers la quatrième étape (la vie) que je présente ensuite. "... et celui qui croit
en moi n'aura jamais soif." (Jean 6, 35)
La Parole les a rétablis dans leur corps et ici elle les rétablit à leur juste place dans la vie.
Depuis le début, je pense que cette histoire est à lire un peu comme une parabole. Jésus-Christ enseigne à ses disciples ce qu'il est en train de réaliser de la même façon, sur 3 échelles de temps : dans la durée, à l'instant et pour l'éternité. D'ailleurs, la femme, la fillette et les 12 symbolisent à mon sens ces 3 échelles : la femme a une perte de sang depuis 12 ans (durée), la jeune fille a environ 12 ans (instant) et les 12 partent pour une mission "divine" (et ce qui touche au divin touche à l'éternité). Maintenant ce que Jésus-Christ propose aux 12, "petit corps missionnaire", c'est de prendre part à un gigantesque projet de vie, celui de Dieu, de "Dieu avec nous". Il s'agit de guérir et de rétablir un grand corps malade : le monde, en le réalisant de la même façon que lui : annoncer "ils annonçaient la bonne nouvelle" puis accomplir "et réalisaient partout des guérisons". A l'image de Jaïros et de la femme, symbolisant l'esprit et le corps, l'esprit sert à transformer le corps et le corps sert à transformer le monde. Les 12 partent en mission, nourrir le monde, à la gloire de Dieu...
Quel est leur mouvement ? Ils font un troisième pas et c'est le début d'une longue série sur un chemin de vie. C'est une troisième consolation et une complète réconciliation avec la vie... Nous voilà revenu sur le même pied, mais transformé. Voici 3 pas, comme 3 jours pour se relever, pour ressusciter... Le cheminement des personnages continuent. Le point bleu
"8 Mon Père est glorifié
en ceci : que vous portiez beaucoup de fruit * "grand poisson"
: - Tertullien au IIe siècle (De Bapt I) puis Ambroise (Sac. III
3 :18) ont écrit que Jésus Christ était « le
grand poisson ». |