ACCUEIL || Présentation - La foi des heureux selon les Béatitudes - Textes bibliques - Histoire du tableau - Clin d'yeux
 
 Histoire du tableau 

* C'est ma manière de fonctionner et de "mâchonner" le texte (Apocalypse 10, 10) et de vérifier que je ne manque pas un détail qui à la lecture pourrait passer inaperçu, mais se révèlerait comme un indice de compréhension important.

37 Il s'éleva un grand tourbillon, et les flots se jetaient dans la barque, au point qu'elle se remplissait déjà. 38 Et lui, il dormait à la poupe sur le coussin.

Comme un grain de sénévé en hiver

Dans mon tableau, deux machoirs semblent se refermer sur l'embarcation.

Et Jésus dort confortablement couché dans une sorte de remise avec un "pour-la-tête" comme oreiller (=> 07/02/23#idée 5).

Il est là comme une semence dans une terre en hiver, un peu comme un grain de sénévé, pour reprendre la parabole de Jésus qui précède cette histoire (Marc 4, 30 - 32).

Jésus est réveillé

Car c'est ainsi que je vis cette histoire,  non pas comme une "mise à l'épreuve", mais comme une "préparation", comme une "répétition", une "simulation des derniers temps" : celui de la mort et de la résurrection de Jésus. 

Je me demande même si l'objectif de cette histoire n'est pas en réalité de faire un exemple. (C'est ainsi que je comprends cette Béatitudes : "10 Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des cieux est à eux !" => Voir CHP2-femme hémorragique)

Faire un exemple : montrer à ses disciples (ici présents) et aux suivants, même après sa résurrection, ce que Jésus attend d'eux "dans ce temps de peine extrême". (=> 07/02/2023#idée 6)

Montrer ce qui sauve : se souvenir, se rapprocher, réveiller le Jésus qui est en nous, le prier, lui parler... être sauvé(es) 

Je comprends cette histoire comme une simulation de ce passage, de cet aller-retour d'une rive à l'autre, du monde des vivants aux monde des morts (démons et tombeaux... Marc 5, 20), puis des morts aux vivants ("à son retour" Marc 5, 21).

"dia", une nuance m'a mise sur la voie

• "Ils le réveillèrent" (ἐγείρουσιν) du verbe "egeiro".

• Et "S'étant réveillé" (διεγερθεὶς) du verbe "διεγείρω" "diegeiro" = "s'éveiller, se réveiller, se lever...". Il vient de "dia" = "à travers... par" et "egeiro" = "réveiller, faire lever".

Comme pour Lazare, meurent-ils avec Jésus puis renaissent-ils avec lui ?

Comme un baptême

 
...une première partie du voyage ? A l'extérieur... 

Comme Jonas, revenu des abysses
 

Serait-ce comme avec Jonas, une descente "jusqu'aux racines des montagnes"... et finir par se souvenir du "Présent" ("YHWH" = « Je suis » = "l'Eternel" *), s'en rapprocher en lui parlant ? 

Comme le passage de la Mer des Joncs (/ mer Rouge)

Sont-ils dans cette embarcation, comme dans l'arche de Noé, dans le ventre d'un grand poisson, faisant un aller-retour au coeur des ténèbres jusqu'à l'abîme, jusqu'au bout du monde... 

RM Avec cette sorte d'"effet boomrang" de 150 jours chaque fois... une idée du  "Karma" ? comme disent les jeunes aujourd'hui... 

"21 Tout ce qui se mouvait sur la terre périt, tant les oiseaux que le bétail et les animaux, tout ce qui rampait sur la terre, et tous les hommes. 22 Tout ce qui avait respiration, souffle de vie dans ses narines, et qui était sur la terre sèche, mourut. 23 Tous les êtres qui étaient sur la face de la terre furent exterminés, depuis l'homme jusqu'au bétail, aux reptiles et aux oiseaux du ciel : ils furent exterminés de la terre. Il ne resta que Noé, et ce qui était avec lui dans l'arche. 24 Les eaux furent grosses sur la terre pendant cent cinquante jours." (Genèse 7, 21 - 24)

"1 Dieu se souvint de Noé, de tous les animaux et de tout le bétail qui étaient avec lui dans l'arche ; et Dieu fit passer un vent sur la terre, et les eaux s'apaisèrent. 2 Les sources de l'abîme et les écluses des cieux furent fermées, et la pluie ne tomba plus du ciel. 3 Les eaux se retirèrent de dessus la terre, s'en allant et s'éloignant, et les eaux diminuèrent au bout de cent cinquante jours.

4 Le septième mois, le dix-septième jour du mois, l'arche s'arrêta sur les montagnes d'Ararat. 5 Les eaux allèrent en diminuant jusqu'au dixième mois. Le dixième mois, le premier jour du mois, apparurent les sommets des montagnes." (Genèse 8, 1 - 5)

Au commencement

"39 S'étant réveillé, il menaça le vent, et dit à la mer : Silence ! tais-toi ! Et le vent cessa, et il y eut un grand calme." (Marc 4, 39)

Jésus apaise la tempête
(Marc 4, 35 - 41)

"40 Puis il leur dit : Pourquoi avez-vous ainsi peur ? Comment n'avez-vous point de foi ?" (Marc 4, 40)

Avec une traduction peut-être plus littérale :
"40 καὶ εἶπεν αὐτοῖς· Τί δειλοί ἐστε ; ⸀οὔπω ἔχετε πίστιν ;"
"Et il leur dit : Pourquoi êtes-vous effrayés (/craintifs) ? N'avez-vous pas encore (de/la) foi ?"

Est-ce leur manque de confiance ? De foi en lui ?
Est-ce parce qu'il les trouve "long à la détente" ?
Est-ce parce qu'il les trouve "craintifs" ("δειλοί" "deilos" qui vient de "deos" = "crainte") avec une idée aussi de lâcheté...

Retournement ? Changement de repère ?

Qu'est-ce qui les anime et les motive ? Leur peur ? "Ils furent saisis d'une grande frayeur"
Vers où est tourné le regard ? La peur, la mort, le néant... ? Quelle espérance de vie possible ?
Faut-il aller jusqu'à ces extrémités pour que les disciples "soient réveillés" ! Se souviennent de lui, le réveillent, lui parlent et soient sauvés ?
Ils sont disciples. Qu'est-ce que Jésus attend d'eux ? Qu'est-ce que Jésus cherche à leur faire comprendre ? 

D'autant plus que dans l'évangile de Marc, ils lui posent cette question en le réveillant : "Maître, ne t'inquiètes-tu pas de ce que nous périssons ?"
Que lui reprochent-ils ? Serait-ce une provocation (tentation) ? Que voulaient-ils qu'il soit ? Quelle place ont-ils dans l'histoire ?

Que de questions ! Un dialogue s'amorce...  

"41 Ils furent saisis d'une grande frayeur, et ils se dirent les uns aux autres : Quel est donc celui-ci, à qui obéissent même le vent et la mer ?" (Marc 4, 41)

"Quel est donc celui-ci ?"

Le "coussin", une piste ?

Et si Jésus leur reprochait de l'avoir laissé dormir ?

Dans l'évangile de Matthieu, juste avant d'embarquer Jésus dit à un scribe :

"19 Un scribe s’approcha, et lui dit : Maître, je te suivrai partout où tu iras. 20 Jésus lui répondit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. 21 Un autre, d'entre les disciples, lui dit : Seigneur, permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père. 22 Mais Jésus lui répondit : Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts." (Matthieu 8, 19-20)

Pour que Jésus agisse dans notre vie (embarcation), peut-être faut-il que chacun soit à sa juste place ? En commençant par Jésus !

RETOURNEMENT !

... un Jésus "à la tête", "réssuscité" (debout), "Seigneur" et "Sauveur" (en marche) ?

Un Jésus "debout et en marche"...